Le 16 Novembre 2007, Christina, en temps que cliente de la société d’assurance Mauritius Union, a écrit sur son site internet personnel une note dans laquelle elle exprimait son indignation sur le niveau de service offert par cette entreprise.
Hier, Jeudi 6 Décembre 2007, vers 20:00, un huissier est venu nous remettre une notice légale nous intimant l’ordre d’enlever cette note du site internet de Christina.
Voici un scan de cette notice:
Suite à cette notice, nous avons envoyé le email suivant à M. Jacques de Navacelle, Managing Director de la Mauritius Union. Cet email a aussi été copié à M. Joël de Rosnay pour que celui-ci puisse apprécier l’attitude de cette entreprise vis-à -vis du pronétariat mauricien. M. Joël de Rosnay, invité par M. Jacques de Navacelle, avait donné le 6 Novembre 2007 une conférence remarquable à l’Université de Maurice sur le thème des Nouvelles Technologies, Innovations et Résistances au Changement. Voici le email:
Cher M. Jacques de Navacelle,
Nous sommes clients de la Mauritius Union depuis plusieurs années. En particulier, nous assurons notre voiture, une Renault Mégane, chez vous.
J’ai été victime d’un accident mineur l’année dernière. Depuis, ma femme et moi sommes extrêmement insatisfaits du service de la Mauritius Union notamment pour un manque chronique d’information, de conseil et d’accompagnement concernant notre dossier.
Ma femme, excédée de cette situation, a exprimé sa frustration sur son site internet personnel:
http://christinameetoo.wordpress.com/2007/11/16/mauritius-union-peace-of-mind/
Suite à cela, ma femme a été extrêmement déçue de recevoir des menaces téléphoniques de (nom de l’employé omis), au nom de la Mauritius Union, le vendredi 30 novembre à 21:00.
Nous venons de recevoir à l’instant un document légal nous intimant d’enlever l’article écrit par ma femme de son site internet d’ici demain et de payer Rs 4000 pour les frais.
Vous trouverez copie du dit document en pièces jointes.
Après l’avoir lu, ma femme et moi trouvons que c’est une aberration. La Constitution de Maurice nous permet d’exprimer librement nos opinions et notre frustration.
De plus, nous sommes convaincus de notre bonne foi et nous rejetons entièrement les points 7, 9 et 10 (ce dernier étant franchement pathétique car techniquement ridicule).
Ce genre de menace porte atteinte à notre droit d’expression fondamental. Vous constaterez que nous avons aussi envoyé copie de ce courriel à M. Joël de Rosnay que vous aviez invité récemment à Maurice.
Je n’ai nul doute que M. Joël de Rosnay vous fera aisément comprendre qu’en 2007, une entreprise ne peut pas employer des tactiques de terreur à l’encontre de deux intellectuels ayant leurs propres sites internet.
Ma femme et moi avons tous deux une formation française. Je suis ingénieur en Informatique et ma femme possède une maîtrise en Communication. Nous connaissons nos droits et nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire.
Le dit document nous donnant un ultimatum, nous vous en posons un également. Si d’ici 14:00 demain, vendredi 7 decembre, nous n’avons pas reçu un appel téléphonique ou un courriel de la Mauritius Union nous confirmant l’annulation de cette notice (suivi bien sûr d’une lettre officielle), nous nous réservons le droit d’alerter les médias locaux, les organismes de défense des droits des citoyens du pays, les organismes de défense des droits des internautes et l’ensemble des réseaux communautaires sur internet (tels que Agoravox, Facebook et les sites web, blogs et forums mauriciens). Nous nous réserverons également le droit de recourir aux moyens légaux pour dommage et préjudice subis.
Internet est devenu un carrefour où les gens s’expriment librement. Cela peut quelquefois déplaire mais, comme le dit si bien M. Joël de Rosnay, “Une nouvelle démocratie est en train de naître, inventée grâce aux nouvelles technologies ou médias des masses (Internet, blogs, SMS, chats…) par les citoyens du monde. Or ni les médias traditionnels, ni les politiques n’en comprennent vraiment les enjeux…”. J’ajouterai “ni les entreprises traditionnelles”…
Il serait très inconvenant que la Mauritius Union, qui veut se donner une image d’entreprise citoyenne et moderne, passe pour une entreprise dépassée par la modernité et employant des moyens totalitaires à l’encontre d’intellectuels exprimant librement leur opinion sur leurs sites internet personnels.
Vous pouvez être sûr que si la Mauritius Union prend la bonne décision d’annuler cette notice, nous en parlerons sur nos sites internet respectifs ce qui ne pourrait qu’être bénéfique à votre image.
Ce genre d’expérience va certainement se répéter à l’avenir en raison de l’emergence des nouveaux médias des masses. Si vous apprenez à réagir positivement dès maintenant, votre entreprise en sera grandie.
En espérant que la Mauritius Union prendra cette décision, je vous donne nos coordonnées: (suivent nos coordonnées)
Cordialement, Avinash et Christina Meetoo
Il est actuellement 18:00 et la Mauritius Union aurait du nous appeler depuis 4 heures déjà . Nous en déduisons que cette entreprise a choisi de continuer de nous insulter et, par extension, d’insulter l’intelligence des Mauriciens.
Nous avons décidé d’enlever la note du site de Christina parce que nous savons très bien qu’entrer dans une démarche judiciaire ne pourra que nous faire perdre du temps et de l’énergie bien que la Mauritius Union n’a aucun motif valable de nous accuser. “The pen is mightier than the sword” (Edward Bulwer-Lytton, 1839).
La Constitution de Maurice nous garantissant la libre expression, nous laissons le soin aux Mauriciens de juger.